Quand le Premier ministre, Michel Barnier, se demande ce qu’Auchan a bien pu faire «de l’argent public qu’on (lui) a donné», la réponse paraît donc toute trouvée… Chez les représentants du personnel, cette décision soulève également des questionnements. «Nous allons vérifier la santé financière de ces magasins et voir si les fermetures sont justifiées», avance Gilles Martin, délégué syndical CFDT d’Auchan Retail France.
Baisser les prix et déployer la MDD
Une fois ce travail de délestage opéré, place à la relance. «L’urgence pour Auchan : retrouver un positionnement compétitif avec un nouveau discours et des prix accessibles», indique Frank Rosenthal, consultant en marketing du commerce. Nombreuses sont les pistes avancées par l’enseigne. Concernant l’offre de produits non alimentaires, dont les ventes patinent, cela passera probablement par la suppression des rayons électroménager et high-tech. Au profit des rayons dédiés aux articles de mode, à la décoration et à l’ameublement, qui subsisteront.
Auchan espère également ressusciter son pouvoir d’attraction, avec des prix en baisse, alors que ses étiquettes restent souvent 30% plus élevées que celles de Leclerc. Autre levier : le déploiement de ses produits à marque de distributeur (MDD) pour qu’ils représentent 40% du chiffre d’affaires de l’enseigne à horizon 2023, contre 23% aujourd’hui.