Cette décision survient après que la rapporteure publique a recommandé l’annulation des autorisations du chantier, en se fondant sur l’absence de « raison impérative d’intérêt public majeur ». Dans la grande majorité des cas, en justice administrative, le tribunal suit les avis du rapporteur public et pourrait donc aboutir à une décision historique : l’arrêt d’un chantier de grande ampleur à quelques mois de son aboutissement.
Des recours non purgés
Car aussi choquant que cela puisse paraître, l’Etat, et notamment le préfet Lauch, n’a pas jugé bon d’attendre dans cette affaire que tous les recours soient purgés pour donner son feu vert au commencement des travaux. C’est pourtant cette règle de bon sens qui prévaut dans ce type de dossier pour le moins risqué, qui engage des centaines de millions d’euros d’investissement et qui, par son ampleur et son caractère définitif, ne fait jamais consensus.
Le préfet a signé l’arrêté d’autorisation environnementale en s’appuyant d’une part sur le décret de juillet 2018 déclarant l’utilité publique du chantier, et d’autre part sur la loi d’orientation des mobilités de décembre 2019.
Il avait sans doute de bonnes raisons de penser que ce projet débattu depuis plus de dix ans devait aboutir : que le bassin de vie de Castres-Mazamet reste à l’écart des grands équipements présents sur le seul pôle toulousain (CHU, aéroport international, universités…), et que la nationale 126 reste particulièrement dangereuse (10 morts et 54 blessés en six ans, en nette augmentation). Ce à quoi les associations répondent que cela n’a pas empêché ce territoire de se développer économiquement.