Autoroute A69 : l’État coupable d’une négligence sidérante qui pourrait coûter un milliard d’euros

Quel que soit le plus ou moins bien fondé de ce projet spécifique, on ne devrait pas démarrer un chantier quand le risque juridique reste aussi prégnant. Car, en l’espèce, le sujet est d’abord celui d’une mauvaise conduite de projet, d’une forme de précipitation de la décision publique qui pourrait coûter très cher au contribuable.

Car faute de pouvoir mener les travaux à leur terme, le contrat de concession deviendra inopérant. L’Etat se verrait alors dans l’obligation de l’annuler, d’organiser une remise en état et d’indemniser le concessionnaire. Pour certains experts, la facture s’élèverait à près d’un milliard d’euros.

Une justice administrative bien trop lente

Pas moins de cinq recours en référé ont été déposés dans ce dossier, dont le premier dès le lendemain de la décision préfectorale. Au regard des nombreuses manifestations, le préfet ne pouvait en outre ignorer les multiples contestations au projet, ni entendre les arguments des associations de riverains ou environnementales. Bien qu’en procédure d’urgence, la justice a pris son temps dans ce dossier. La justice administrative, plus que toute autre encore, connaît un encombrement majeur des tribunaux avec l’explosion des contentieux, notamment sur la régularisation de sans-papiers.