Des «crimes contre les femmes » au «féminicide» : ces mots qui ont fait évoluer la cause des victimes de violences

Pendant cinq jours, 2 000 femmes venues de 46 pays partagent leurs témoignages. Elles formalisent le début d’un concept : le femicide. Ce terme est ensuite défini par la sociologue Diana E. H. Russell comme un crime de haine misogyne.

Cet événement marque un tournant. L’historienne Christelle Taraud précise : « 1976 marque la première étape dans la création d’outils pour mieux analyser ces violences. »

Du femicide au féminicide

Dans les années 1990, l’anthropologue mexicaine Marcela Lagarde forge le terme féminicide pour désigner des meurtres collectifs de femmes au Mexique.

Elle insiste sur l’idée d’un crime de masse ciblant les femmes en tant qu’identité. Peu importe le mot utilisé – « fémicides » ou « féminicides » – ce qui compte, explique Taraud, c’est de refuser l’idée de faits isolés. Elle parle de « continuum féminicidaire ».

Éducation et transformation

Pour Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, il s’agit d’une pandémie silencieuse. L’action se mène sur deux fronts : court terme (protection des victimes) et long terme (transformation sociétale par l’éducation).

Mais les résistances sont nombreuses. Selon Christelle Taraud, la France accuse un retard : « À court terme, on ne fait pas ce qu’il faut. À long terme, encore moins. »