La Vraie Vie des dieux grecs : quand l’Antiquité vole au secours de l’amour

À une époque où l’empereur Auguste, pour rétablir les mœurs jugées défaillantes, instaure des lois pour condamner l’adultère et encourager fidélité et procréation, Ovide célèbre les jeux de séduction. Dans L’Art d’aimer, traité en forme de manuel érotique, ce génial poète enjoint ses lecteurs, et ses lectrices, chose rare pour l’époque, à jouir et à «s’amuser», à s’affranchir des carcans. Mais derrière cet éloge de l’amour libre, il rappelle que le but de toute rencontre est d’en faire un «amour durable.»

C’est que dans L’Art d’aimer, ainsi que le souligne l’anthropologue Giulia Sissa, «la stabilité d’un couple fixe, où règnent cependant séduction, surprise et variété érotique, reste compatible, voire complémentaire, avec une certaine licence libertine.» «La chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres», se lamentait Mallarmé. Alors, (re)lisons Homère, Sappho, Ovide et les autres, et reparlons-en, vite.