Rachida Dati a un instinct de survie, une intelligence et une vitalité hors du commun
Rachida Dati, votre adversaire dans la bataille pour la mairie de Paris, vous estime, vous respecte, et le fait savoir.
C’est totalement réciproque. Elle a opté pour une famille politique, moi pour une autre, mais je l’ai vue se battre courageusement contre des attaques viles liées en partie à son genre et à ses origines. Elle a un instinct de survie, une intelligence et une vitalité hors du commun.
L’assignation aux origines sociales modestes, vous l’avez connue ?
Toute petite, j’ai pris conscience de l’étiquette “fille d’immigrés”. Quand j’étais au collège, on a dit à mon père que secrétaire de direction, “ce serait déjà bien pour elle”… Heureusement mes parents m’ont transmis la conviction qu’aucun rêve n’est trop beau, même pour un enfant d’immigrés.
Avez-vous souffert de sexisme au cours de votre carrière politique ?
Tout le temps ! Jeune, dans les congrès internationaux : les hommes plus âgés qui vous proposent de les rejoindre dans leur chambre. Des réflexions, des regards qui vous chosifient, des commentaires misogynes, l’air de rien. C’est pénible. Je me suis calmée par rapport à ça, j’ai de l’expérience, je sais rembarrer et me défendre. Mais ma responsabilité aujourd’hui est d’aider les jeunes femmes à lutter contre ces réflexes machistes archaïques.