Pourquoi la Suède abandonne les tablettes au profit des livres dans ses écoles

Un investissement massif dans les livres scolaires

Pour corriger cette dérive, le gouvernement suédois a décidé de changer de cap. Il a alloué 58 millions d’euros pour racheter des livres scolaires classiques. À partir de cette rentrée, chaque élève aura désormais un manuel par matière, comme auparavant. Le but est clair : remettre la lecture au cœur de l’apprentissage.

Ce retour au papier n’est pas anecdotique. Il marque une volonté de redonner de la place à l’expérience physique du livre, au contact visuel avec les pages, aux annotations manuelles et à une lecture plus lente et plus structurée. Les enseignants seront aussi formés pour réintégrer ces supports traditionnels dans leur pédagogie, après des années d’enseignement majoritairement numérique.

Un débat sur l’équilibre entre tradition et modernité

Cette décision relance un débat plus large en Europe : jusqu’où faut-il aller dans l’intégration du numérique à l’école ? Si les outils digitaux offrent des possibilités pédagogiques intéressantes — comme l’interactivité, l’accessibilité ou la personnalisation — leur usage excessif peut produire des effets contraires. L’expérience suédoise le prouve.

En France aussi, la question se pose. De nombreuses écoles ont introduit des tablettes, des logiciels éducatifs, ou encore des tableaux interactifs. Mais certains enseignants alertent déjà sur les effets délétères : attention réduite, baisse de la mémoire, difficulté à écrire à la main. La Suède devient ainsi un cas d’école que d’autres pays observent de près.