Tareq Oubrou, imam de Bordeaux
Nadia Ben Missi a commencé par observer et a vu le phénomène s’étendre. Elle& dénonce “un travail de prosélytisme important. J’enseigne dans un collège et mes élèves se voilent. Difficile de savoir si cela relève de leur initiative. Elles disent que c’est sacré”. Un dialogue de sourds s’est installé. Car une incompréhension profonde sépare les femmes sans voile des jeunes femmes nouvellement voilées, selon Raphaël Liogier.
“Ces musulmanes qui ont le sentiment de s’être libérées du voile ne comprennent pas l’autre mouvement, celui qui reviendrait vers quelque chose d’imposé aux yeux des premiers. C’est une génération de musulmans traumatisée par l’imposition du port du foulard dans leur culture” qui a soudain décidé de s’associer à une lutte jusqu’à présent conduite, au nom de la laïcité, par les institutions.
(1) Le Mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective, de Raphaël Liogier, Éd. du Seuil, 212 p., 16 €.
(2) Des voix derrière le voile, de Faïza Zerouala, Éd. Premier Parallèle, 258 p., 5,99 €.
Pourquoi les musulmanes portent-elles de plus en plus le voile ?
