Cette idée divise les juristes. Certains estiment que le gouvernement pourrait contourner l’obstacle en présentant le texte sous une autre forme, par exemple un projet de loi cadre ou une loi de programmation. D’autres rappellent qu’un tel usage du référendum pourrait être jugé contraire à l’esprit des institutions.
Une opposition vive et des alliés méfiants
Comme on pouvait s’y attendre, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. À gauche, Éric Coquerel (LFI), président de la commission des finances, dénonce une tentative de court-circuiter la représentation nationale. Pour Olivier Faure (PS), cette initiative est « farfelue » et traduit l’impuissance de l’exécutif.
À droite, le ton est tout aussi critique. Laurent Wauquiez (LR) accuse le Premier ministre de manquer de courage : « Il cherche à gagner du temps au lieu de décider. » Même dans la majorité, certains députés s’inquiètent d’un risque de rejet massif si le vote était organisé en pleine période d’austérité.
Au sein du gouvernement, plusieurs voix s’interrogent sur l’efficacité réelle d’un tel référendum. Même s’il était validé, il ne garantirait pas le vote du budget par le Parlement. En cas de rejet, le gouvernement pourrait se retrouver affaibli et l’avenir de la réforme gravement compromis.